Quand on prend le parti de la raser complètement, la tâche est quotidienne si l'on veut rester propre, net et rasé de près. Ce qui demande de consacrer plusieurs minutes chaque jour au rasage, 365 jours par an et durant des décennies. Faites le calcul…
Et étrangement, le plus souvent, personne ne vous explique vraiment comment faire. On m'a appris à faire la différence entre colonnes ioniques et doriques, à linéariser une matrice ou à mener un kayak dans un ruisseau, toutes choses fort intéressantes, mais dont l'utilité pratique au quotidien mérite d'être questionnée. En revanche, d'apprentissage du rasage, il n'en est généralement pas question, comme s'il n'y avait rien à apprendre.
Un jour qu'ils ont jugé qu'il fallait en finir avec mon minable duvet d'adolescent, mes parents m'on offert un Philishave Tracer et j'ai cru que savoir se raser consistait à introduire une fiche électrique dans une prise.
Il m'a fallu bien vite ranger cet abominable engin au placard : passer ce truc vibrant et bruyant tous les jours sur le visage, pour un résultat moyen et une peau passablement irritée, merci bien.
Je me suis alors tourné vers les rasoirs mécaniques et plus particulièrement vers un Wilkinson Protector,
puis vers un Gillette Mach3,
… avec leur ribambelle de bombes de gel ou de mousse.
Un meilleur rasage, mais une nouvelle impasse : irritations, boutons, poils incarnés.
Et puis sans doute surtout un certain dégoût : marketing agressif, gadgets bidon, esthétique criarde, senteurs de cosmétiques de supermarché, déchets excessifs (blisters, cartouches de lames, bombes usagées, etc.), système captif de pompe à fric bien huilé, trop de plastiques, trop de couleurs. Bref, un problème de laideur en général. Et être confronté tous les matins à la laideur, j'en ai eu un jour plus qu'assez.
Et c'est ainsi qu'après plusieurs années d'errance, j'ai découvert une manière efficace, sobre et élégante de se raser, comme le faisaient nos grands-pères.
La suite dans un autre post…